vendredi 17 novembre 2006

NI POUCAVE, NI COLLABO !

En obligeant les travailleurs du social, du médico-social, de l'éducation et de la santé à renseigner le maire et/ou la police sur les personnes qu'ils accueillent et accompagnent, la loi Sorkozy de « prévention de la délinquance » renforce le contrôle social institué et stigmatise encore les populations opprimées.


Classe laborieuse: classe dangereuse;
classe exploitée, classe surveillée!


Ce nouvel arsenal sécuritaire entend poursuivre les attaques de l'état et du patronat sur une population paupérisée toujours plus nombreuse et maintenir une « paix sociale » par la matraque, la délation et le fichage. Pauvres, travailleurs précaires, jeunes, parents isolés, migrants, malades, handicapés, addicts de quoi que soit, nomades, sans-X de toute sorte, contestataires, toutes personnes vivant une rupture, ne suivant pas la norme de la société spectaculaire marchande ou simplement n'ayant pas les moyens de les suivre, doivent être considérés comme des déviants et potentiellement des délinquants.

L'abolition du secret professionnel interdit toute solidarité, toute fraternisation entre des personnes demandant asile ou aide et des travailleurs, eux aussi paupérisés, dont la mission ne peut être le maintien de l'ordre mais l'empathie et l'entraide. Depuis des années déjà des rapports éducatifs et enquêtes sociales sont exigés, non seulement par des juges, mais par des bailleurs « sociaux » et autres commissions d'attribution d'aide. Cette loi ne fera que valider l'acquis de la compromission et centraliser l'information.


Là où le capital s'étend, la misère s'entend !

Déjà les premières sanctions tombent sur les professionnels renâclant à la collaboration. Mises à pieds de salariés, concurrences aux subventions entre associations et organismes, gel d'agréments et de financements... Il devient impossible de dépasser les contradictions du matonnage social, d'élaborer une éthique, d'aider quelqu'un ou d'oeuvrer à la conscientisation sans risquer son salaire.

Pour l'orientations des publics accueillis les constructions de maisons d'arrets, de centres de détentions, de rétentions, d'établissements pénitanciers pour mineurs mettent d'accord les tenants du sécuritaire et ceux du compationnel cynique. Pour les plus septiques à la logique concentrationnaire, la lévée des allocations, le renforcement des mesures de travail forcé et gratuit apaiseront les consciences, peut être...

Depuis longtemps le terrain du jeu sécuritaire est préparé par la gauche comme par la droite. Cette logique mortifère est leur seule réponse à la paupérisation et la misère. Nous avons vue une nouvelle fois ces derniers mois comment les organisations progressistes, réformistes ou « radicales », politiques, syndicales et citoyennes condamnent les révoltes et émotions légitimes, comment elles appellent à collaborer à une délinquance sournoise et élitiste à chaque élection pour mieux juguler une délinquance visible provoquée par l'injustice et l'inégalité.


Contre la délation, solidarité de classe !

Notre résistance ne peut être que globale et autonome, en dépassant la frontière « usagé » et « professionnel ». Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons lutter et changer nos vies.

Travailleurs sociaux nous refusons cette instrumentalisation de nos missions et saboterons
toutes demandes de délations.

Public des services sociaux nous refusons de mendier nos vies et de calmer nos révoltes.


Organisons nous ensemble,
nous n'aurons que ce que nous prendrons !

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