lundi 29 janvier 2007

ET VOUS ? VOUS NE VOULEZ PAS ROMPRE ? EH BIEN RAMPEZ !

Entre l’élection et l’abstention, c’est presque une question de philosophie, de manière de vivre. Le choix se rapproche parfois de celui entre vivre par procuration et vivre pleinement, entre laisser autrui prendre des responsabilités et les prendre nous-mêmes.

Comment voyez-vous la vie, vous ? Préférez-vous continuer à voter au lieu de vous battre pour votre idéal, le vôtre ? Préférez-vous accorder votre confiance à un pantin plutôt que de construire collectivement et individuellement une vie qui mérite plus le coût d’être vécue ?

Suffit-il de voter tous les deux, trois, quatre, cinq… ans pour se sentir responsable de ses actes et de ses choix ? Suffisent-elles, ces élections, à faire de nous des hommes et femmes épanouis dans une société que certains pensent avoir construite ? Quelle est vraiment notre contribution à l’édifice catastrophique ? Quel est notre poids dans ce monde barbare ?

Répondre à ces questions est pure perte d’énergie. Allons au fond des choses, directement. Aujourd’hui, tel que nous pouvons l’observer dans les médias ou ailleurs, les « citoyens » sont en quête d’hommes ou de femmes providentiels. Quittes à se prendre pour des messies, les candidats nous abreuvent de litanies sur le mal-être des hommes et des femmes, sur leur sentiment d’insécurité, sur leurs déprimes professionnelles…

Le monde va mal et ils ont des solutions, toutes prêtes. Votez pour eux et vous aurez un aperçu de leur politique… Pourtant, que ce soit blanc bonnet ou bonnet blanc, l’état reste le même, tout comme les opprimés, les plus pauvres, les plus « marginaux »… Car la société n’intègre pas ces gens-là, sauf s’ils se soumettent ! Ce qui, hélas, est souvent le cas… Aussi démocratique soit-elle, la société nous berce dans l’illusion constante que nous maîtrisons notre vie, notre mode de vie… mais il n’en est rien.

La démocratie, ou du moins son semblant, est devenue obsolète. Les élections sont non seulement devenues de vrais carnavals, mais la vie dans la société actuelle est devenue un enchaînement de mensonges, de coercition, de répression, de bâillonnement… La démocratie est elle-même devenue un mensonge affreux, d’autant plus que certains naïfs croient pouvoir peser un certain poids dans les décisions qui peuvent être prises.

Mais quel est le poids d’un bulletin de vote ? C’est de l’ordre d’une goutte d’eau dans un étang. Les électeurs s’expriment à la majorité de leur impuissance. Le bulletin n’est en aucun cas une arme politique. Notre arme, c’est notre voix qui s’élève au-dessus de la foule pour crier notre rage contre ce système, c’est nos forces réunies contre le capitalisme et ses hommes de main, c’est notre initiative collective contre la répression et la coercition, c’est notre éthique révolutionnaire, libertaire, égalitaire, fraternelle, contre l’ordre moral réactionnaire, esclavagiste, méprisant, hiérarchique…

Seraient-ils munis de bonne volonté et de grands projets, les politiciens ne seraient pas capable d’apporter du mieux dans notre quotidien, ou si peu que cela ne changerait rien. Les trente-cinq heures, par exemple, illustrent bien cette illusion démocratique. Tout cela, parce que le capitalisme ne se satisfait pas de l’égalité, de la liberté… il lui faut des esclaves pour faire tourner chaque rouage de sa machine infernale, des robots pour graisser les systèmes imparfaits, des exploités pour tirer des bénéfices, surproduire des biens inutiles, consommer des produits qui n’apportent rien d’essentiel à notre vie…

Nous vivons dans un état de survie. Nous n’avons même pas le temps de nous consacrer à des activités créatives ou à profiter de chaque instant pour paresser, aimer notre famille… Notre vie est modelée en fonction des besoins du capitalisme et non en fonction de nos propres besoins. Nous passons près de trois quart de notre vie à user notre corps pour un patron qui nous saignerait jusqu’à la dernière goutte. Et nous mourons parce que, trop fatigués par les labeurs, notre souffle s’est épuisé…
Et cela, les politiciens n’y peuvent rien et n’y feront rien. On aura beau élire quelque messie aux promesses alléchantes, il contribuera à la perpétuation de notre esclavage. Aucun ne pourra nous délivrer de nos chaînes. Chacun de nous n’a que lui-même sur qui compter pour s’émanciper. Ainsi que les autres opprimés, solidaires.

Dans les urnes reposent déjà les cendres de la démocratie dictatoriale et du capitalisme. Avec le temps, la révolte s’embrasera, emportée par le souffle, les cris des exploités.

Ne choisissons pas nos « maîtres », exproprions-les !