samedi 24 novembre 2007

ON AIMERAIT FAIRE GREVE

On aimerait faire grève, mais ce n’est pas toujours possible. Nous sommes les travailleurs, les chômeurs, hommes, femmes, jeunes, plus âgés, exploités, nous sommes parmi les 5 millions de travailleurs non qualifiés, aux salaires minimum, pour certains enchaînant les cdd, les vacations, alternés par des périodes de chômage. Nous sommes les millions de travailleurs plus qualifiés dont le salaire suffit à peine à vivre. Alors on aimerait faire grève, parfois on peut mais c’est difficile, le code du travail n’est pas fait pour nous, les patrons, leur DRH, leurs cadres et managers ont toutes les facilités pour nous licencier. Ils nous tiennent par le salaire, la peur !

Parfois on se bat, on se regroupe, et collectivement, tous ensemble on limite la casse !

On aimerait faire grève, d’autant plus que nous faisons tourner les boites, les entreprises, on pense d’ailleurs les faire tourner pour nous, pour nos besoins, l’avenir nous le dira !

Nous savons, nous avons le Savoir, la connaissance de nos métiers, d’ailleurs leurs projets ne fonctionneraient pas sans notre savoir, ce que l’on a appris dans le boulot, on corrige leurs erreurs, on règle leurs machines, on s’adapte. On fera tourner les usines, les lieux de travail pour nous, on en fermera certaines, celles qui fabriquent des choses qui nous seront inutiles, alors on aura plus de temps pour rêver, créer.

On construit aussi de superbes maisons, des apparts de standing en résidence qui ne sont pas pour nous, que l’on n’habite pas, alors on les prendra un jour quand nous serons plus forts, il y en aura pour tous car aujourd’hui plus de 3 millions d’entre nous ne sont pas ou mal logés. On aimerait faire grève pour pouvoir vieillir à l’abri du besoin, nous soigner et vieillir dignement. C’est pour bientôt.

On aimerait faire grève pour avoir tous accès à la santé, aujourd’hui on évite d’aller voir le médecin et le dentiste, c’est cher et mal remboursé, alors la sécu ce n’est pas si égalitaire que cela. On fera grève pour ensuite mettre en place la santé pour tous.

On aimerait faire grève pour casser les chefs, les mettre dehors tout en acceptant ceux et celles qui voudront construire leur vie avec nous.

On aimerait faire grève, parfois on la fait, à notre manière, on ralentit le boulot, on applique à la lettre les consignes (ce qui ralentit la cadence), on s’absente, on gueule, on sabote...on discute, on se laisse pas faire par les petits chefs, les managers, les patrons ou les collègues vendus.

On aimerait faire grève pour accueillir ceux et celles qui viennent d’ailleurs, d’autres endroits sur terre. Eux aussi ils nous rejoindront, on partagera... !

On aimerait faire grève, on fera grève même si nous sommes une minorité, on se battra et les autres nous rejoindront !

Pas besoin d’être majoritaires pour être légitimes, la démocratie n’est pas pour nous. Nous sommes pour la liberté de vivre notre vie, de l’organiser. Certaines majorité ont par le passé amenées le fascisme.

On fera grève pour ne plus être exploités, pour que notre travail profite à tous.

On fera grève pour obtenir la liberté de nous organiser comme nous le voulons, sans maître !

C’est pour maintenant !

Que ceux qui étaient en grève hier, le sont aujourd‘hui et le seront demain sache que nous sommes avec eux !

Vive la solidarité et vive la révolution sociale.

mardi 20 novembre 2007

POUR SORTIR LA TETE DE L'EAU

Les médias opposent les grévistes aux « usagers à quais « , mais qui sommes nous ? Des employés ou étudiants futurs employés, lycéens, chômeurs, rmistes, ouvriers, ect, bien obligés de s'entasser par millions dans les transports tous les jours. Nos conditions de vie et de travail se dégradent tout autant mais nous ne sommes pas en grève parce que pour une grande partie d'entre nous, alternant périodes de chômage, d'interim ou de contrats temporaires, ce mode d'action n'est envisageable, ou synonyme de licenciement. Ou simplement parce que la réforme remise en cause ne nous concerne pas, et que nous n'avons rien à gagner à la fac publique ou aux régimes spéciaux. Mais nous sommes bien tous concernés par le panel de réformes que le gouvernement propose:

-service minimum dans le secteur des transports

-suppression de 27000 postes de fonctionnaires

-chasse aux sans-papiers

-privatisation rampante des universités

-attaques contre le salaire indirect (allocation chômage, RMI, franchise médicale)

-volonté de supprimer le CDI


Des gréves, des révoltes éclatent ici et là mais d'années en années nos conquètes sociales se font la malle et nos conditions de vie se dégradent. Pour autant, il n'y a aucune raison d'être nostalgique de l'époque du plein emploi et de l'état providence. Parce que peu importe les textes de loi, ce sont les formes d'exploitations qui changent, qu'elles s'améliorent ou se dégradent, nous restons une main d'oeuvre flexible au service de l'Exploiteur. Et quand l'état recule c'est pour calmer la révolte d'un mouvement qui dépasse ses revendications, ses mots d'ordres (36, 68, 95, cpe...). Nous réclamons 37,5 années de travail pour tous, mais c'est déjà passer la majeure partie de nos vies à bosser avant d'être relégués et qu'on nous verse à peine de quoi être apte à survivre jusqu'à ce que l'on crève.

Organisons nous. Pour que ces grèves ne soient pas celles contre les régimes spéciaux, des étudiants ou des employés d'air france isolés mais deviennent un mouvement social offensif. Pour en finir avec le corporatisme des grèves actuelles qui nous font exister par catégories isolées alors que c'est notre classe sociale qui est toujours la cible.

Assemblée des piquets volants



Syndique toi ou pas, mais organise toi!

La Smala à Rouen

Smala - Pau, Acte II scène 5 (du 9 mars au 15 juin 2007)Dans le cadre du cycle : les
urbanismes combattants ou Politique/polis.

De la Manifestation considérée comme un des Beaux-Arts.

Ou acte II scène 1, la smala entendue comme une manifestation devenue ville

Echelle Inconnue vous invite à la présentation d'un travail réalisé avec les
étudiants grévistes de l'Université Populaire Paloise Autogérée.

En 2006, poursuivant un travail d'interrogation de Smala, capitale mobile de
l'Algérie précoloniale, sur les pas de son architecte, Abd el Kader, Stany Cambot
s'installe à l'université de Pau et des Pays de l'Adour. Il trouve l'université
occupée par les étudiants en grève contre le projet de loi CPE. C'est dans
l'occupation, avec ses étudiants eux-mêmes qu'il travaillera autour d'un texte de
Kateb Yacine à une possible actualité de la Smala soit, la Smala comme une
manifestation devenue ville.

De ce travail, 13 cartes, plans de manifestation ou re-présentations possibles de la
Smala par les grévistes, des tentatives de dialogue épistolaire avec les
Renseignements Généraux pour les faire exister, une bibliothèque numérique, des
tracts...

Exposition réalisée par Stany Cambot, Stéphanie Fernandez Recàtalà & Pierre Commenge

Jeudi 22 novembre 2007 à partir de 19 heures,
dans les locaux d'Echelle Inconnue,
18 rue Sainte Croix des Pelletiers
76000 ROUEN

vendredi 2 novembre 2007

APPEL DE ROUEN Grève, occupation, bloquage. Nous avons commencé...



Jeudi 25 octobre 2007 à Rouen une Assemblé Générale a déclaré la grève, l'occupation et le blocage de l'Université. Cette décision fut reprise lundi 29 pour une semaine au moins. Nous sommes la génération qui s'est battu dans la rue ces dernières années, ces derniers mois. Depuis plusieurs jours, nous avons observé la mobilisation des autres villes. Il nous a semblé que chacun, là où il était, attendait un signal, une étincelle, pour que tout commence. Nous n'avons plus de raison d'attendre.

Des cheminots nous retenons la force de paralysie, la capacité à dérègler les gestes tellement huilés du quotidien. Du CPE nous gardons la force d'initiative et la possibilité de vaincre dans l'affrontement. Si ce mouvement nait du prétexte de la loi sur l'autonomie des universités, il s'inscrit plus généralement dans une offensive à l'encontre du pouvoir en place. La France d'après, nous y sommes et rien ne nous la fera aimer. Ce à quoi nous sommes confrontés n'est pas un simple durcissement des institutions mais la constitution d'une force politique prête à tout pour éliminer ceux qui ne filent pas droit, ceux qui ne partagent pas leur désir d'un monde parfaitement policé où les cadres aux dents colgate roulent en velib' au milieu des rafles de sans papiers. Il n'y aura pas de trève. C'est une vérité de l'époque que nous devons assumer.

Les cheminots, la loi sur l'ADN, les profs, les fonctionnaires, tous ces fronts qui s'ouvrent appellent le meilleur de notre intelligence, une pensée stratégique maximale. Nous faisons le pari que ce moment est opportun pour nous retrouver, pour retourner dans la rue, pour prendre le pavé et nous jeter dans la lutte. Notre mouvement sait qu'il n'est pas isolable, qu'il rentre en résonnance avec tous ceux qui ont pris la décision de lutter là où ils sont, à leur manière et de toute leur détermination. Nous savons que le préalable à tout mouvement est une suspension du cours normal des choses. D'où la grève. Nous avons besoin de temps et de lieux pour nous retrouver, nous organiser et penser ensemble. D'où l'occupation. Nous pensons que ce monde se tient par la circulation ininterrompue d'argent, de travail, et d'information et que pour l'entamer il nous faut enrayer cette machine. D'où le blocage.

Nous appelons ceux qui nous entendent à nous rejoindre, à s'organiser là où ils sont. Le travail est à déserter, les lieux sont à occuper, les flux sont à bloquer.

Comité d'occupation de l'Université de Rouen