samedi 18 avril 2009

VILLAGE EPHEMERE

En Avril, ne découvre pas d'un fil... Il fait pourtant beau et chaud en ce debut de mois au nord est de la France. Le soleil darde sur un de ces villages autogérés où s'organisent la contestation des opposants aux contres sommets. Traditions et folklores, déjà, lors de ces luttes programmées où le système nous convoquent, gardant l'initiative du lieux et de l'heure du rendez vous. La Zone Rouge est loin, elle le restera. Au delà de la pluralité des types d'actions, des sabotages, des happenings, des manifestations sauvages, tolérées ou autorisées avec leurs cortèges colorées ou sobres, leurs blocs divers, leurs batteries clownesques l'action directe se joue dans un lieux de vie éphémère.


Strasbourg connait déjà ces lieux, un camp No Border c'est installé ici il y a quelques temps. Encore une fois, on se tourne vers les anarchistes pour agencer tout cela. A nous transformer constamment en hotelier de la lutte sociale, nous nous prendrions a croire que nos projets et nos pratiques ne sont pas si fumeuses pour construire un autre futur. L'initiative s'annonce ardue. La mise a sac du milieu squatt a mis dans l'ombre une partie de notre savoir faire. Les clivages stériles entre organisations n'arrangent rien. L'ouverture du camp ne repose que sur le dynamisme de quelques personnes. Mais il s'ouvre!


Bien sur, cela ne ressemble pas a Annemasse et ces barrios assembléistes, bien sûr la présence si proche des lignes de polices n'assure pas la serenité du lieux. Nous devons remercier l'accueil de la ferme éducative voisine. Nous devons remercier le materiel, le savoir faire et l'organisation de nos camarades allemands. De la cuisine aux chiottes seches, notre confort n'aurait pas été le même. Nous pourions pointer du doigt bien des manques sur ce village. Pour autant, le moment est fort.

Par delà les langues, par delà les pratiques, par delà les postions le Vivre Ensemble se cultive. D'assemblées en concerts, de débats en confidences, de fêtes en engueulades la parole se libère autant que l'action. Dans notre quotidien, nous créons de nouveaux liens. Comme n'importe où ailleurs devant le bac de vaisselle ou le bloc sanitaire. Sauf que ici, nous mangeons ensemble, nous agissons ensemble, nous rêvons ensembles.


Nous retrouvons nos camarades, en découvrons de nouveaux. En peu de jours, les affinités se nouent, les rencontres se facilitent, les alliances se concluent. Les positions changent aussi, chez ceux qui nous découvrent et decouvrent par le « faire » nos aspirations. L'images de l'Anarchiste, celle du punk a chien, du néo hippie ou du vieux bibliophile s'étiole pour faire place a ce que nous sommes, un maelstrom d'uniques multiples, une puissance collective déterminée, autonome et fédérée. Un nouveau possible ouvert, pas plus facile que notre norme sociale, juste plus simple, plus égalitaire et plus libre. Comme a chaque fois, beaucoup de ces individus rencontrés nous quitterons avec la certitude que l'Anarchie est autre chose qu'un chaos ou un doux rêve.


Parce que nous ne rencontrons pas que des camarades, notre présence doit être collective, cohérante, forte. Ces quelques jours Starsbourgeois nous rappellent que cette action directe, ce Vivre Ensemble que nous voulons est accessible, qu'elle est la meilleure propagande qui soit. Ils nous rappellent aussi que nous ne sommes pas tout a fait prêt, nos anticipations, nos solidarités, nos pratiques doivent s'ettayer, s'éxercer. Dans nos propres lieux vies, nos rencontres, nos squatts, nos éco-lieux, nos villages et nos quartiers. A nous de développer nos savoirs faire et de créer, ici et ailleurs, ces lieux dont nous avons tous besoins.

SOMMET ANTI OTAN

Strasbourg, une ville frontière, une capitale européenne. Ce qui devrait être l'exemple de « la libre circulation des biens et des personnes » se transforme pour quelques jours en ville-franche et forteresse. 25000 policiers et militaires, restauration de la ligne Maginot, levée des accords de Schengen. De façon décomplexée on interdit à une cuisine ambulante de passer une frontière avec ses couteaux pour parer à tout risque terroriste.
Même devant un tel arsenal, nombreux sont toutefois prêt a lutter et se défendre devant l'arbitraire policier. Connaissance des droits des manifestants, foulards et chapeaux, citron et sérum physiologique contre les gaz, numéros des légal et médical team tatoués sur le bras, les outils de protections se propagent... L'un des rares, le cortège libertaire reste solidaire jusqu'au bout.
Ceci n'empeche pas la pression caractérisée des Etas, le cantonnement des Zones Rouge, Orange et Bleu deplacées arbitrairement, la mise sous tutelle de la population durant une semaine, la rafle dès le jeudi de plus de 300 manifestants. Tout cela devrait faire de chacun de nous des moutons.
Pour autant, les déterminations restent inchangées, les positions se radicalisent. Certaines organisations, comme le NPA, clament encore la paix et le partenariat social., la révolution par les urnes, tout en organisant leur service d'ordre pour diviser les manifestants et abandonner des camarades (les leurs notamment) entre les CRS. On voit alors apparaître un Besancenot à la chemise blanche, bien propre sur lui apres deux heures de courses et d'émotions. Même les pacifistes aux drapeaux arc en ciel s'énerverons devant une telle collaboration.
Il paraitrait que « le sabotage n'est pas un outil révolutionnaire ». Les activistes non-violents, pourtant, de blocages en happenings, mettent au goût du jour cette tradition, ne craignant plus de s'exposer physiquement à la violence gendarmesque, convaincu pour certains que la resistance a ce système exige autre chose que les défilés de pantoufles et qu'elle doit être portée jusqu'à la rupture sociale.
Quelles que soient les pratiques engagées, la volonté de vivre autrement ce fait jour. A nous anarcho-syndicalistes de péréniser cette révolte et cet espoir, de sortir des limites des rencontres imposées par le système lors de ces contres sommets. Ne leur laissons plus l'initiative de l'heure et du lieux de nos rebellions. Les solidarités et les liens créés dans les villages éphémères doivent perdurer et soutenir les compagnes et compagnons arrétés, inculpés et jugés.

Vous pouvez exprimer vos solidarités en exigent la levée des poursuites et la libération des détenus en écrivant ou appelant le tribunal de Strasbourg:

Quai Finkmatt - BP 1030 - 67 070 Strasbourg Cedex
Fax: +33 ou 0 3.88.75.27.27
Tel: +33 ou 0 3.88.75.29.30

Vous pouvez également vous rapprocher du Comité anti répression de cette ville.
www. antirepression.org ou 06.37.98.30.87

UL CNT-AIT Rouen