mercredi 12 décembre 2007

SOLIDARITE!

APPEL A UNE SEMAINE DE BLOCAGE DES FACS POUR L’AMNISTIE GENERALE

Mardi 18 décembre à 13H30, Sébastien Schifres, étudiant à Paris 8, comparaitra devant la 14^e Chambre correctionnelle de Paris. En pleine grève étudiante, Sébastien sera jugé pour sa participation au mouvement anti-CPE. Tout comme d’autres qui sont passés en procès ces derniers jours pour leur participation au mouvement lycéen d’il y a trois ans, ou comme Naïma de Nanterre, elle aussi condamnée pour son engagement sur l’université.

Face à cette nouvelle provocation du pouvoir, un appel est lancé pour bloquer les universités la semaine du 17 au 23 décembre pour l’amnistie générale de tous les réprimés.

Pour Sébastien, qui avait déjà fait trois semaines de prison l’année précédente pour l’affaire du mur de Nanterre, le CPE ça avait commencé très fort. Dès le premier jour, Sébastien était recherché par la police. La police est venue chez lui pour l’arrêter mais elle ne l’a pas trouvé.
Un mois plus tard, Sébastien était arrêté lors de l’évacuation de la Sorbonne et passait une journée en garde à vue. Quelques jours plus tard, il était arrêté devant la Sorbonne, puis libéré quelques heures après. La semaine suivante, il était à nouveau arrêté lors de l’évacuation de l’EHESS : deux jours en garde à vue, puis deux jours enfermés au palais de justice et à la prison de Fleury-Mérogis. Et puis, Sébastien s’est fait viré de la Sorbonne. Il s’est retrouvé non-inscrit
pendant un an avant de se réfugier à Paris 8. Finalement, Sébastien s’en est bien tiré : d’autres, qui n’avaient personne pour les défendre, ont fait un an de prison.

Le 18 décembre, Sébastien passera pour la huitième fois en procès. Mais n’allez pas assister à l’audience : vous serez plus utiles sur les piquets de grève. A cette occasion, ceux qui bloqueront pour l’amnistie pourront fraterniser dans la joie et l’allégresse avec ceux qui bloquent contre la loi Pécresse. Ils sympathiseront aussi sûrement avec ceux qui bloquent pour ne pas aller en cours. Ceux qui bloquent pour le plaisir de bloquer rencontreront ceux qui bloquent pour le droit au blocage, comme ça ceux qui bloquent pour les sans-papiers pourront discuter avec ceux qui bloquent pour les retraites, ceux qui bloquent pour faire chier l’UNEF pourront draguer ceux qui bloquent contre TF1, ceux qui bloquent pour la gratuité des transports pourront boire un coup avec ceux qui bloquent pour le droit au logement, ceux qui bloquent contre le flicage pourront casser la croûte avec ceux qui bloquent contre leurs patrons, et ceux qui bloquent pour faire la révolution pourront bloquer avec ceux qui bloquent pour sauver la planète.

Si votre fac est déjà bloquée, allez bloquer les autres. Si vous habitez en région parisienne et que toutes les facs de Paris et de sa banlieue sont bloquées le 18 décembre, venez à 13H30 à la 14^e Chambre correctionnelle du Palais de justice de Paris, sur l’Ile de la Cité, pour manifester votre solidarité avec Sébastien.

La lutte continue : plus jamais sans blocage !

Appel soutenu par les associations : Association Pour le Droit au Blocage, Collectif « Ma fac m’appartient », Comité « Bloquer c’est mon choix », « Blocage et Démocratie », Union des Etudiants Bloqueurs, Mouvement « Pas d’égalité sans blocage », Collectif pour l’Annulation des examens, Association des Feignants Solidaires, Internationale pour le Diplôme sans examens, Front Révolutionnaire Armé pour le Blocage, Comité de Lutte de Transylvanie, Collectif « Liberté de bloquer », Association des Artistes Bloqueurs, Section Santheodorienne de IXe Internationale, Groupe « Blocage et Boxe Thaï », Collectif « J’emmerde l’UNEF », et Comité pour un Blocage sans OGM.

OU ON VEUT, QUAND ON VEUT

Fin Novembre, sans attendre les arrêts
de jeu des syndicats-flics ou de
l'administration, les bloqueurs de la fac de Rouen
prennent leurs affaires en mains...

A l'automne 2007, il y a eu un mouvement étudiant. Nous avons participé à ce mouvement. Aujourd'hui, nous, occupants de l'amphi Axelrad, squatteurs, yaourteurs, enfants perdus, nous quittons le mouvement, nous le laissons mourrir sans se laisser entraîner dans sa chute. Si nous le quittons, c'est parce qu'il n'a pas su devenir autre chose qu'un mouvement.
Nous avons participé à la lutte. Mais ce n'était pas contre une loi. On ne s'est jamais battus pour notre avenir, on s'est battus pour se venger. On s'est battus pour rencontrer des frères et soeurs et pour détruire ensemble ce qui nous détruit chacun.

Nous avons subi vos AG, nous les avons même organisées:
des AG où 1000 personnes lèvent la main pour voter une action à laquelle seulement 50 personnes particperont, des AG où il suffit d'être prof pour se faire applaudir, où il suffit de dire la vérité pour se faire huer. Mais surtout des AG où l'on s'ennuie, parce qu'à moins d'être passionnément bureaucrate, nous ne voyons pas trop ce qu'on pourrait faire d'autre que s'ennuyer.

Dans la salle, des spectateurs. Et puis sur la tribune, tous les mauvais acteurs de cette misérable comédie: M. Canus, le baryton démagogue, Ludivine la chouineuse troskyste, Maryvonne et Dominique, les justiciers milliardaires, l'UNEF ou la voix de la réaction, les pauvres bourges de Sciences Humaines Inactives, qui n'ont jamais pris une seule initiative, chiens pas méchants mais dociles, au pied de leurs maitres...

Cette lutte de pouvoir pour le pouvoir, par le pouvoir, nous la haïssons. Nous l'avons utilisée comme un prétexte pour arrêter le cours normal des choses, se rencontrer, partager, conspirer...Ça vous ne l'avez pas compris, vous étiez absents dans la situation, dans la vie qui se déroulait ici, parc qu'un monde nous sépare.

A côté de ça il y avait l'occupation. A l'occupation, il y a eu des beuveries, des bagarres, du sang, du sperme, et des larmes.
Tout était gratuit et en abondance. IL y a eu des corps, et qui se sont touchés, heurtés, qui se sont fait du mal et du bien .

Tous ceux qui savaient qu'on avait 20 matelas pour 60 occupants et qui ne sont pas venus nous rejoindre, c'est parce qu'ils étaient dépourvus de toute imagination sexuelle.

Tout n'était pas rose dans l'occupation mais on décidait tout nous mêmes.

Notre mot d'ordre a toujours été "bloquons tout!". Le blocage contre la liberté: voilà la perception courante-spectaculaire de la situation actuelle. Nous devons l'assumer: oui à cette idée de la liberté, nous opposons le blocage. Blocage des flux, mais aussi blocage de l'histoire, l'histoire telle qu'elle devrait continuer à se dérouler et à se finir s'il ne trouvait personne pour s'attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré.

La fac n'a jamais été bloquée parce que la majorité de l'AG en décidait . Elle était bloquée parce qu'un certain nombre de gens étaient déterminés à le faire et avaient la force de le faire. Elle sera débloquée pour la même raison.

Certaines fac se font débloquer par les flics, d'autre se font débloquer par les votes. Celle de Rouen sera débloquée par ceux qui ont décidé de la bloquer. Là encore ce sera : où on veut quand on veut.

A tous ceux qui ont reconnus un peu d'eux même dans le peu qu'on a fait et le peu qu'on a dit nous disons: désertez, sortez du rang. Rejoignons-nous.

Nous, c'est les occupants de l'amphi Axelrad, mais c'est beaucoup plus que ça. Nous, c'est nous et nos frères. C'est tous ceux qui sont en révolte contre le monde moderne depuis son avènement. C'est les cheminots qui n'ont rien lâché. C'est tous ceux qui nous suivront, qui continueront à faire chier une fois qu'on sera partis.

C'est tous ceux qui ne veulent pas le pouvoir, mais qui veulent en finir avec tout pouvoir.

Nous sommes organisés, nous sommes mieux organisés que n'importe quelle organisation. Nous sommes organisés en vue du désordre. Nous sommes communistes, et ça ne veut pas dire qu'on aime l'URSS, ça veut dire le partage de tout et l'attention à tous. Ca veut dire aussi qu'on est en
guerre contre ce monde.

Ça veut dire qu'on déteste la démocratie, qu'on déteste la république, qu'on déteste
la france.

Aujourd'hui nous disparaissons, mais c'est pour mieux se réagréger ailleurs, partout ou il faudra.

A tout de suite

Texte issu des occupants de l'amphi Axelrad

samedi 24 novembre 2007

ON AIMERAIT FAIRE GREVE

On aimerait faire grève, mais ce n’est pas toujours possible. Nous sommes les travailleurs, les chômeurs, hommes, femmes, jeunes, plus âgés, exploités, nous sommes parmi les 5 millions de travailleurs non qualifiés, aux salaires minimum, pour certains enchaînant les cdd, les vacations, alternés par des périodes de chômage. Nous sommes les millions de travailleurs plus qualifiés dont le salaire suffit à peine à vivre. Alors on aimerait faire grève, parfois on peut mais c’est difficile, le code du travail n’est pas fait pour nous, les patrons, leur DRH, leurs cadres et managers ont toutes les facilités pour nous licencier. Ils nous tiennent par le salaire, la peur !

Parfois on se bat, on se regroupe, et collectivement, tous ensemble on limite la casse !

On aimerait faire grève, d’autant plus que nous faisons tourner les boites, les entreprises, on pense d’ailleurs les faire tourner pour nous, pour nos besoins, l’avenir nous le dira !

Nous savons, nous avons le Savoir, la connaissance de nos métiers, d’ailleurs leurs projets ne fonctionneraient pas sans notre savoir, ce que l’on a appris dans le boulot, on corrige leurs erreurs, on règle leurs machines, on s’adapte. On fera tourner les usines, les lieux de travail pour nous, on en fermera certaines, celles qui fabriquent des choses qui nous seront inutiles, alors on aura plus de temps pour rêver, créer.

On construit aussi de superbes maisons, des apparts de standing en résidence qui ne sont pas pour nous, que l’on n’habite pas, alors on les prendra un jour quand nous serons plus forts, il y en aura pour tous car aujourd’hui plus de 3 millions d’entre nous ne sont pas ou mal logés. On aimerait faire grève pour pouvoir vieillir à l’abri du besoin, nous soigner et vieillir dignement. C’est pour bientôt.

On aimerait faire grève pour avoir tous accès à la santé, aujourd’hui on évite d’aller voir le médecin et le dentiste, c’est cher et mal remboursé, alors la sécu ce n’est pas si égalitaire que cela. On fera grève pour ensuite mettre en place la santé pour tous.

On aimerait faire grève pour casser les chefs, les mettre dehors tout en acceptant ceux et celles qui voudront construire leur vie avec nous.

On aimerait faire grève, parfois on la fait, à notre manière, on ralentit le boulot, on applique à la lettre les consignes (ce qui ralentit la cadence), on s’absente, on gueule, on sabote...on discute, on se laisse pas faire par les petits chefs, les managers, les patrons ou les collègues vendus.

On aimerait faire grève pour accueillir ceux et celles qui viennent d’ailleurs, d’autres endroits sur terre. Eux aussi ils nous rejoindront, on partagera... !

On aimerait faire grève, on fera grève même si nous sommes une minorité, on se battra et les autres nous rejoindront !

Pas besoin d’être majoritaires pour être légitimes, la démocratie n’est pas pour nous. Nous sommes pour la liberté de vivre notre vie, de l’organiser. Certaines majorité ont par le passé amenées le fascisme.

On fera grève pour ne plus être exploités, pour que notre travail profite à tous.

On fera grève pour obtenir la liberté de nous organiser comme nous le voulons, sans maître !

C’est pour maintenant !

Que ceux qui étaient en grève hier, le sont aujourd‘hui et le seront demain sache que nous sommes avec eux !

Vive la solidarité et vive la révolution sociale.

mardi 20 novembre 2007

POUR SORTIR LA TETE DE L'EAU

Les médias opposent les grévistes aux « usagers à quais « , mais qui sommes nous ? Des employés ou étudiants futurs employés, lycéens, chômeurs, rmistes, ouvriers, ect, bien obligés de s'entasser par millions dans les transports tous les jours. Nos conditions de vie et de travail se dégradent tout autant mais nous ne sommes pas en grève parce que pour une grande partie d'entre nous, alternant périodes de chômage, d'interim ou de contrats temporaires, ce mode d'action n'est envisageable, ou synonyme de licenciement. Ou simplement parce que la réforme remise en cause ne nous concerne pas, et que nous n'avons rien à gagner à la fac publique ou aux régimes spéciaux. Mais nous sommes bien tous concernés par le panel de réformes que le gouvernement propose:

-service minimum dans le secteur des transports

-suppression de 27000 postes de fonctionnaires

-chasse aux sans-papiers

-privatisation rampante des universités

-attaques contre le salaire indirect (allocation chômage, RMI, franchise médicale)

-volonté de supprimer le CDI


Des gréves, des révoltes éclatent ici et là mais d'années en années nos conquètes sociales se font la malle et nos conditions de vie se dégradent. Pour autant, il n'y a aucune raison d'être nostalgique de l'époque du plein emploi et de l'état providence. Parce que peu importe les textes de loi, ce sont les formes d'exploitations qui changent, qu'elles s'améliorent ou se dégradent, nous restons une main d'oeuvre flexible au service de l'Exploiteur. Et quand l'état recule c'est pour calmer la révolte d'un mouvement qui dépasse ses revendications, ses mots d'ordres (36, 68, 95, cpe...). Nous réclamons 37,5 années de travail pour tous, mais c'est déjà passer la majeure partie de nos vies à bosser avant d'être relégués et qu'on nous verse à peine de quoi être apte à survivre jusqu'à ce que l'on crève.

Organisons nous. Pour que ces grèves ne soient pas celles contre les régimes spéciaux, des étudiants ou des employés d'air france isolés mais deviennent un mouvement social offensif. Pour en finir avec le corporatisme des grèves actuelles qui nous font exister par catégories isolées alors que c'est notre classe sociale qui est toujours la cible.

Assemblée des piquets volants



Syndique toi ou pas, mais organise toi!

La Smala à Rouen

Smala - Pau, Acte II scène 5 (du 9 mars au 15 juin 2007)Dans le cadre du cycle : les
urbanismes combattants ou Politique/polis.

De la Manifestation considérée comme un des Beaux-Arts.

Ou acte II scène 1, la smala entendue comme une manifestation devenue ville

Echelle Inconnue vous invite à la présentation d'un travail réalisé avec les
étudiants grévistes de l'Université Populaire Paloise Autogérée.

En 2006, poursuivant un travail d'interrogation de Smala, capitale mobile de
l'Algérie précoloniale, sur les pas de son architecte, Abd el Kader, Stany Cambot
s'installe à l'université de Pau et des Pays de l'Adour. Il trouve l'université
occupée par les étudiants en grève contre le projet de loi CPE. C'est dans
l'occupation, avec ses étudiants eux-mêmes qu'il travaillera autour d'un texte de
Kateb Yacine à une possible actualité de la Smala soit, la Smala comme une
manifestation devenue ville.

De ce travail, 13 cartes, plans de manifestation ou re-présentations possibles de la
Smala par les grévistes, des tentatives de dialogue épistolaire avec les
Renseignements Généraux pour les faire exister, une bibliothèque numérique, des
tracts...

Exposition réalisée par Stany Cambot, Stéphanie Fernandez Recàtalà & Pierre Commenge

Jeudi 22 novembre 2007 à partir de 19 heures,
dans les locaux d'Echelle Inconnue,
18 rue Sainte Croix des Pelletiers
76000 ROUEN

vendredi 2 novembre 2007

APPEL DE ROUEN Grève, occupation, bloquage. Nous avons commencé...



Jeudi 25 octobre 2007 à Rouen une Assemblé Générale a déclaré la grève, l'occupation et le blocage de l'Université. Cette décision fut reprise lundi 29 pour une semaine au moins. Nous sommes la génération qui s'est battu dans la rue ces dernières années, ces derniers mois. Depuis plusieurs jours, nous avons observé la mobilisation des autres villes. Il nous a semblé que chacun, là où il était, attendait un signal, une étincelle, pour que tout commence. Nous n'avons plus de raison d'attendre.

Des cheminots nous retenons la force de paralysie, la capacité à dérègler les gestes tellement huilés du quotidien. Du CPE nous gardons la force d'initiative et la possibilité de vaincre dans l'affrontement. Si ce mouvement nait du prétexte de la loi sur l'autonomie des universités, il s'inscrit plus généralement dans une offensive à l'encontre du pouvoir en place. La France d'après, nous y sommes et rien ne nous la fera aimer. Ce à quoi nous sommes confrontés n'est pas un simple durcissement des institutions mais la constitution d'une force politique prête à tout pour éliminer ceux qui ne filent pas droit, ceux qui ne partagent pas leur désir d'un monde parfaitement policé où les cadres aux dents colgate roulent en velib' au milieu des rafles de sans papiers. Il n'y aura pas de trève. C'est une vérité de l'époque que nous devons assumer.

Les cheminots, la loi sur l'ADN, les profs, les fonctionnaires, tous ces fronts qui s'ouvrent appellent le meilleur de notre intelligence, une pensée stratégique maximale. Nous faisons le pari que ce moment est opportun pour nous retrouver, pour retourner dans la rue, pour prendre le pavé et nous jeter dans la lutte. Notre mouvement sait qu'il n'est pas isolable, qu'il rentre en résonnance avec tous ceux qui ont pris la décision de lutter là où ils sont, à leur manière et de toute leur détermination. Nous savons que le préalable à tout mouvement est une suspension du cours normal des choses. D'où la grève. Nous avons besoin de temps et de lieux pour nous retrouver, nous organiser et penser ensemble. D'où l'occupation. Nous pensons que ce monde se tient par la circulation ininterrompue d'argent, de travail, et d'information et que pour l'entamer il nous faut enrayer cette machine. D'où le blocage.

Nous appelons ceux qui nous entendent à nous rejoindre, à s'organiser là où ils sont. Le travail est à déserter, les lieux sont à occuper, les flux sont à bloquer.

Comité d'occupation de l'Université de Rouen

samedi 6 octobre 2007

PROJECTION/DEBAT

PROJECTION/DEBAT
Resistance et organisation collectives:
l'exemple des mouvements argentins

BÙSQUEDA PIQUETERA
Film de Jeanne GAGGINI et David PLANQUE

en présence des réalisateurs et d'un compagnon argentin


samedi 20 octobre 14H
Halle aux Toiles de Rouen

BÙSQUEDA PIQUETERA

Documentaire autoproduit de Jeanne GAGGINI et David PLANQUE


Les manifestations, émeutes et pillages de décembre 2001 ont révélé à la scène internationale la grave crise économique que traverse l’Argentine.
Cependant dès le milieu des années 90, les licenciements massifs ont poussé les plus pauvres à s’organiser collectivement pour faire face à la
misère. En dehors des structures syndicales ou politiques, apparaissent des mouvements de chômeurs et les premiers « piquetes » blocages de routes. À travers cette nouvelle pratique se développe une forme d’organisation basée sur l’horizontalité et une recherche constante d’autonomie face aux institutions.

Tourné en 2003, Bùsqueda Piquetera donne la parole aux piqueteros du MTD Solano (Movimiento de trabajadores desocupado).

La cnt-ait de Rouen vous convie à débattre autour de ces mouvements quand la situation, ici et maintenant, appelle à l'organisation. Le débat aura lieu en présence des réalisateurs et d'un compagnon militant à la fora (federation obrera regional argentina) lors de ces événements.

cnt.ait.rouen@no-log.org

COMMENT NOUS CONTACTER ? (Changement)

Abreuvée de spam, bots et autres pubs, notre adresse "free" sature et croule sous le mercantilisme.

Vous pouvez dorénavant nous joindre à cnt.ait.rouen@no-log.org

A bientôt donc!



lundi 28 mai 2007

SOUTENONS ALEXANDRE !

Le 16 mai, alors que le pantin burlesque se faisait introniser, Alexandre, un jeune ouvrier du bâtiment, se fait interpeller pour un simple collage d'affiche. Lors de sa garde à vue, où rien d'autre ne lui est reproché, il refuse le prélèvement et le fichage de son ADN. Comme il n'était que prévisible, ce fichage, réservé à l'origine aux seuls condamnés pour pédophilie, se généralise à la plupart des personnes placées en garde à vue, hormis les auteurs d'escroqueries et de corruptions, accentuant ainsi le contrôle social, la policisation de cette société et la justice de classe.

Ce nouveau type de fichage touche particulièrement les acteurs des mouvements sociaux, manifestants, résistants de toutes sortes, opposants politiques. Mais le Fichier National des Empreintes Génétiques se remplit aujourd'hui d'ADN d'enfants de moins de 10 ans. Initiée par la Loi Sécurité Quotidienne de Monsieur Jospin, raffermie par la Loi Sécurité Intérieure de Monsieur Sarkozy, cette pratique pourrait s'étendre à chaque individu, à sa naissance. Preuve une nouvelle fois que la démocratie, de droite comme de gauche, se satisfait des méthodes les plus totalitaires.

La CNT-AIT a toujours lutté contre le flicage de nos vies et la répression de notre contestation. Elle s'est fermement positionnée contre le totalitarisme techno-scientiste lors de son dernier congrès. L'élaboration de ce fichier montre comment le « progrès » de cette société satisfait avant tout son élite et sa sécurité. La logique aliénante et mortifère de l'Etat et du capitalisme doit être refusée constamment.

Nous ne pouvons que féliciter le courage d'Alexandre et soutenir pleinement son refus. Adressez lui vos encouragements et solidarités, signez la pétition, accompagnez le au Palais de Justice de Rouen, 4° chambre du Tribunal Correctionnel, le 6 juin 2007 à 13H15.

Pour tout contact, joignez le Collectif Refus ADN Rouen : refusadnrouen@no-log.org

Site internet : http://refusadnrouen.over-blog.fr/

ou écrivez-nous : CNT-AIT c/o STA, BP 1021, 76171 ROUEN Cedex 1. ou cnt.ait.rouen@no-log.org

Refusons le fichage et organisons nous !

samedi 26 mai 2007

ARBEIT MACHT FREI : «Le travail rend libre», fronton du camp d'extermination d'Auschwitz, 1941. Propos de Nicolas Sarkozy en 2007.

Depuis le soir du 6 Mai, des milliers de jeunes et moins jeunes s'insurgent spontanément contre l'avénement du Champion libéral et sécuritaire. C'est la première fois qu'est ainsi remis en cause le spectacle politicien de la « démocratie » représentative. Cette émotion populaire connait une répréssion violente et disproportionnée. Alors qu'aucune manifestation n'égale les dégats humains et matériels de l'émeute de chasseurs que connu Rouen le 17 décembre 2005, les brutalités, comparutions immédiates et peines de prisons fermes démontrent une nouvelle fois la partialité policière et judiciaire.

Cette révolte dépasse le dégoût d'un seul homme. Nous n'avions rien à espérer du jeu éléctoral. Personne d'autre que nous même ne saurait nous sortir de la logique mortifère du travail et de la consommation. Aucune touche de gôche, de consensus, de partenariat social ou de féminité ne saurait adoucir le sort que nous reserve la société capitaliste. Accentuation de la misère et de la précarité, hausse du suicide et de la dépendance aux psychotropes, dégradation du lien social, destruction de notre environnement, tel est le prix de la paix sociale. Le model incarné par Nicolas Sarkozy n'en est qu'un paroxisme burlesque.

Nous devons dés aujourd'hui rompre notre isolement, notre silence et notre ennui, construire de nouveaux liens pour demain, exprimer notre solidarité constante entre victimes de la politique réactionnaire : rebels inculpés, « sans » de toute sorte, esclaves modernes... Nous devons non seulement préparer la resistance aux attaques libérales et autoritaires annoncées mais aussi organiser l'offensive de cette société spectaculaire marchande.

Solidarité avec tous les inculpés !

Syndique toi ou pas mais organise toi !

cnt.ait.rouen@no-log.org

mercredi 11 avril 2007

FRAPPEZ, VOUS ÊTES FILMÉS !

La semaine dernière (le 4 avril, précisément), Bachir et Charles-François sont passés à tabac par une dizaine de flics, à Mont-Saint-Aignan. Comme à Belleville et à la Gare du Nord, organisons-nous face à la répression de l'Etat policier.

Alors que nous nous préparons encore à subir la farce électorale, cet Etat dévoile son vrai visage : la violence et la toute-puissance. Tous les gouvernements que nous pourrions " élire " engendreront toujours une force policière et militaire inique et répressive.

Solidarité avec Bachir, Charles-François et les autres victimes des chiens de garde de la société spectaculaire marchande.


NE CHOISISSONS PAS NOS MAÎTRES !
INSURRECTION !



mercredi 28 mars 2007

DECLARATION DES HOMMES QUI N'ONT PAS DE DROITS

Préambule
J'aurais pu mettre un grand H, mais cela donnerait trop d'importance aux machos de service. J'aurais pu ajouter « femme », mais le titre aurait pris d'autres sens. J'aurais pu écrire « les êtres humains », mais le titre était déjà trop long. Bien sûr, je m'adresse aux hommes, aux femmes, aux jeunes, aux moins jeunes, aux vieux, aux moins vieux, à ceux qui sont entre deux âges, mais aussi aux gros, aux maigres, aux petits, aux grands, aux beaux, aux moches, aux personnes qui ont des couleurs de peau, d'yeux, de cheveux différents, aux forces de la nature comme aux gringalets, etc., etc. Je m'adresse à tous ces gens pour ne leur dire qu'une chose : nous n'avons aucun droit. Dans ce cas, n'ayons aucun devoir !
Voici résumé en cinq articles, la déclaration des hommes qui n'ont pas de droits, qui, je l'espère ne vous sera pas trop pénible à assimiler. Cela risque d'être dur...

Article premier : On ne nous accorde aucun droit, n'en réclamons aucun. Accordons-les-nous nous-mêmes.

Article 2 : Le seul droit que nous ayons à portée de main et que nous devons arracher de toutes nos forces, c'est la liberté.

Article 3 : Dans la mesure où l'on ne nous accorde aucun droit, refusons de nous soumettre aux devoirs qu'on nous impose. Pas de droits, pas de devoirs !

Article 4 : Nous n'avons qu'un devoir : être libres.

Article 5 : Puisque nous devons être libres, il est un droit qui n'est reconnu par aucun état : celui de la révolte. Face à l'oppression, à la coercition, aux diktats jetés sur nos vies... nous avons le droit de nous insurger, de nous révolter, de vouloir changer nos vies et notre monde.

Conclusion : Hommes et femmes, nous aspirons à une vie digne de porter ce nom, éloignée des contraintes quotidienne du travail, des choses qui font parfois, souvent de cette vie un enfer. Hélas, nous n'avons aucun autre choix que celui de nous battre contre le capitalisme et les doctrines libérales ou dirigistes qui l'accompagnent. Ce système économique a largement prouvé qu'il avait failli dans sa mission de rendre les hommes et les femmes heureux. Le temps est venu de ne plus subir, mais d'agir et de réfléchir à un avenir affranchi de l'exploitation capitaliste.

cnt.ait.rouen@no-log.org

dimanche 4 mars 2007

TRAVAILLER PLUS OU TRAVAILLER MOINS ?

Voici un dilemme qui risque de faire autant d'heureux que de mécontents. Et l'on peut inverser la formule, quoi qu'il arrive - c'est selon les points de vue ! Faut-il travailler plus ? Faut-il travailler moins ? Ou alors, formulons les questions autrement : les patrons devraient-ils nous faire travailler plus ? ou moins ? De ce point de vue, on peut comprendre que ces questions sont évidemment insatisfaisantes. Pourquoi serait-ce aux patrons, aux petits chefs et autres larbins du capitalisme de décider du temps que nous passerons à bosser et à paresser ? Devrions-nous d'ailleurs décider de travailler ?

Cela remonte à la fin janvier, une certaine Laurence Parisot, que tout le monde connaît (ou presque, pour ceux qui ne suivent pas l'actualité), plus connue pour ses fonctions de Présidente du Medef, proposait aux candidats à l'élection présidentielle d'abroger la loi sur les trente-cinq heures - qui était déjà fabriquée aux bénéfices du patronnat, soit dit en passant - et de les remplacer par le " plafond européen ", c'est-à-dire par les quarante-huit heures !

Quarante-huit heures de travail par semaine, ce qui fait, sur cinq jours, un peu plus de neuf heures et demie de travail par jour. Ou six journées complètes de huit heures ! Au total, dans le deuxième cas, cela ne fait qu'une journée pour récupérer la fatigue d'une semaine de travail. A ce rythme, autant supprimer la journée chômée et les congés payés !

Ces trente-cinq heures - et bientôt ces quarante-huit heures ! - sont un véritable phénomène sociétal. Sociétal et non social ! En vérité, cette polémique du temps de travail est presque aussi vieille que l'apparition du mouvement social et syndical : travailler moins est considéré comme un dû lorsque l'on donne les trois quarts de sa vie à son patron. Cela a notamment commencé avec la revendication des journées de travail à huit heures !

Cependant, certains malades du travail affirmeront vouloir travailler davantage pour gagner plus pendant que d'autres voudront travailler moins pour... dépenser plus ! La réduction du temps de travail pose cette question, en vrai, celle du temps libre, des loisirs.

Visiblement, les patrons ne sont pas décidés à nous voir nous adonner à l'oisiveté. Pourtant, elle leur permet également de se faire du fric sur notre dos. Il faut bien admettre que la généralisation des RTT (réduction du temps de travail) avec l'arrivée des trente-cinq heures a relancé légèrement l'économie du tourisme et des loisirs. Un "légèrement" non négligeable en soi car de nouvelles activités, de nouveaux produits... de loisirs sont apparus. A ce propos, cette dichotomisation du travail avec les loisirs accentue cet aspect asservissant de l'activité laborieuse. Les loisirs sont considérées, concrètement, comme une liberté accordée par le patron, par l'état. Ils ne sont pas, en soi, appropriés, ils sont concédés, comme de menus avantages en nature, comme un excédent de générosité de ceux pour lesquels on loue notre force de travail.


AVONS-NOUS BESOIN DE TRAVAILLER ?

Les trente-cinq heures, un phénomène sociétal ? Parce que la question est, justement, bien qu'à moitié posée, qu'on a commencé à prendre en considération le fait que la vie n'est pas uniquement faite pour le travail et que le travail usait plus vite les hommes et les femmes, les jeunes autant que les vieux. Baisser le temps de travail permettait à certains patrons de rentabiliser leurs producteurs, dans le sens où réduire la quantité horaire pouvait réduire, pensaient-ils, la fatigue. Sauf que dans la réalité, les patrons, les petits chefs et compagnie espéraient qu'avec près de quatre heures en moins de travail, les producteurs fabriqueraient autant. Ce qui, finalement, revenait au même, voire pire puisqu'il fallait faire davantage d'efforts pour maintenir la productivité.

On pourrait reprocher à nos dirigeants, ceux qui ont décidé de mettre en place cette loi des trente-cinq heures, d'avoir fait dans la demie mesure. Pourquoi pas trente heures ? vingt-quatre heures ? vingt heures de travail ? dix heures ?

Avons-nous besoin de travailler autant ?... Avons-nous véritablement besoin de travailler ? Et de quelle manière devrions-nous " travailler " au final ?

Le travail, la société capitaliste en a besoin. Elle en a besoin parce qu'il existe une portion de l'humanité qui joue avec la santé, la vie d'une autre portion de cette humanité pour son propre bénéfice, pour son propre luxe, pour son seul intérêt. Cette deuxième portion de l'humanité est, quant à elle, dépossédée des produits et des bénéfices qu'elle crée, tout en sachant que, par exemple, certaines activités qu'exercent ces exploités n'ont aucune utilité pour le bien-être, le mieux-être global de la société et encore moins d'eux-mêmes ! On peut résumer cela par ces formules : la production pour la production, le luxe de produire du superflu.

Est-il vraiment nécessaire de travailler pour vivre ? Si peu en vérité. Encore, s'agirait-il vraiment de travail que de subvenir à ses propres besoins en fabriquant le nécessaire à sa propre vie, sans pour autant verser dans l'ascétisme le plus démesuré. Actuellement, nous sommes dans une société de survie, parce que les hommes et les femmes, quelque soit leur âge, vivent pour produire au lieu de produire pour vivre. Cela serait même une avancée si l'on dépassait ce deuxième postulat.

Le cadre du capitalisme ne permet pas pareille réflexion. Il devient indispensable de penser autrement le monde, de le façonner d'une manière (plus) humaine, donc de reformuler le travail, la façon de travailler.

Sans verser dans l'utilitarisme, notons que les activités de l'homme sont loin d'être toutes saines et qu'il est possible, sans grosses pertes pour le bien-être de chacun, de supprimer la plupart d'entre elles. Il n'est pas nécessaire de se creuser la tête pour trouver des exemples. Réfléchissez notamment aux activités polluantes et dangereuses pour la nature, donc pour l'homme : l'industrie pétrolière, l'industrie énergétique, l'industrie automobile, etc. Cela nous amène à considérer les moyens pour substituer l'électricité nucléaire, les moyens de locomotion polluants, les emballages plastiques, certains produits de consommation courante produits à base de pétrole...

Hormis ces considérations écologiques, revenons aux considérations " vitales ". A quelles activités devraient donc s'adonner les hommes ?

La réponse pourrait être considérée comme simpliste. Or, j'y préfère l'adjectif " simple ". En vérité, l'être humain ne devrait s'occuper que des activités qui lui sont plaisantes et qui permettent son épanouissement. Cultiver son jardin, fabriquer ses vêtements, construire son logement, produire des oeuvres d'art, travailler la mécanique, élever ses enfants, prendre soin de la nature, des animaux, voyager, s'adonner aux plaisirs de la chair, etc., etc.

Les possibilités sont nombreuses et il en manque. En se libérant de la tutelle des patrons, des chefs, des flics - des oppresseurs, pour résumer... l'homme retrouvera les moyens de s'épanouir et de transformer son existence en vie, au lieu de la pénible survie qui lui est autorisée. Ce n'est pas en espérant le plein emploi que l'homme s'émancipera, mais en faisant de ses activités un emploi intelligent, qu'elles soient aussi naturelles qu'épanouissantes pour sa personne. Car n'est utile que ce qui permet à chacun de s'ouvrir au monde, à la vie, à la liberté, et non pas ce qui lui permet seulement d'assouvir ses besoins les plus élémentaires. La vie, c'est la jouissance du corps et de l'esprit !

Ce n'est pas en engraissant les plus riches non plus, ni en alimentant l'état, sa machine castratrice que les humains parviendront à s'émanciper. A bien y réfléchir, l'évidence saute aux yeux. Le capitalisme ou tout autre système d'exploitation de l'homme par l'homme ne pourrait pas réaliser ce nouveau mode de vie. Au centre de la société capitaliste, ce n'est pas l'homme qui y est placé. C'est l'argent, le pouvoir. En se plaçant, en se pensant comme sujet, au lieu de s'attacher à des valeurs artificielles, l'homme parviendra déjà à une micro-révolution. Ainsi changer le travail, le substituer, signifierait changer nos vies. Et changer nos vies passe par le dépassement de l'ordre actuel des choses !

mercredi 7 février 2007

PLUTÔT "CASSEURS" QUE COLLABOS !

Ce texte a été écrit l'an dernier, durant les manifestations contre le CPE...

Depuis quelques semaines les médias, les syndicats, les flics, les services d'ordre néopoliciers avec l'état et ses ministres font apparaitre le spectre du "casseur" troublant la sérénité du partenariat social, cette comédie marchande qui nous écrase.

Si être "casseur"c'est : de ne plus supporter la paupérisation, la précarisation, la misére l'exploitation sous toutes ses formes,

Si être "casseur"c'est résister à cette société capitaliste et étatiste, à sa violence évidente, à ses matraques patronales et ses contrats merdiques,

Si être "casseur" c'est d'être détérminé a se battre pour se réapproprier notre existence, notre liberté, notre force de travail... Alors c'est clair !

PLUTÔT "CASSEURS" QUE COLLABOS !

LIBERATION DES CAMARADES INTERPELLES !

VERS LA GREVE GENERALE ILLIMITEE ET EXPROPIATRICE !

NOUS TIENDRONS CE QUE NOUS PRENDRONS !

cnt.ait.rouen@no-log.org

lundi 29 janvier 2007

ET VOUS ? VOUS NE VOULEZ PAS ROMPRE ? EH BIEN RAMPEZ !

Entre l’élection et l’abstention, c’est presque une question de philosophie, de manière de vivre. Le choix se rapproche parfois de celui entre vivre par procuration et vivre pleinement, entre laisser autrui prendre des responsabilités et les prendre nous-mêmes.

Comment voyez-vous la vie, vous ? Préférez-vous continuer à voter au lieu de vous battre pour votre idéal, le vôtre ? Préférez-vous accorder votre confiance à un pantin plutôt que de construire collectivement et individuellement une vie qui mérite plus le coût d’être vécue ?

Suffit-il de voter tous les deux, trois, quatre, cinq… ans pour se sentir responsable de ses actes et de ses choix ? Suffisent-elles, ces élections, à faire de nous des hommes et femmes épanouis dans une société que certains pensent avoir construite ? Quelle est vraiment notre contribution à l’édifice catastrophique ? Quel est notre poids dans ce monde barbare ?

Répondre à ces questions est pure perte d’énergie. Allons au fond des choses, directement. Aujourd’hui, tel que nous pouvons l’observer dans les médias ou ailleurs, les « citoyens » sont en quête d’hommes ou de femmes providentiels. Quittes à se prendre pour des messies, les candidats nous abreuvent de litanies sur le mal-être des hommes et des femmes, sur leur sentiment d’insécurité, sur leurs déprimes professionnelles…

Le monde va mal et ils ont des solutions, toutes prêtes. Votez pour eux et vous aurez un aperçu de leur politique… Pourtant, que ce soit blanc bonnet ou bonnet blanc, l’état reste le même, tout comme les opprimés, les plus pauvres, les plus « marginaux »… Car la société n’intègre pas ces gens-là, sauf s’ils se soumettent ! Ce qui, hélas, est souvent le cas… Aussi démocratique soit-elle, la société nous berce dans l’illusion constante que nous maîtrisons notre vie, notre mode de vie… mais il n’en est rien.

La démocratie, ou du moins son semblant, est devenue obsolète. Les élections sont non seulement devenues de vrais carnavals, mais la vie dans la société actuelle est devenue un enchaînement de mensonges, de coercition, de répression, de bâillonnement… La démocratie est elle-même devenue un mensonge affreux, d’autant plus que certains naïfs croient pouvoir peser un certain poids dans les décisions qui peuvent être prises.

Mais quel est le poids d’un bulletin de vote ? C’est de l’ordre d’une goutte d’eau dans un étang. Les électeurs s’expriment à la majorité de leur impuissance. Le bulletin n’est en aucun cas une arme politique. Notre arme, c’est notre voix qui s’élève au-dessus de la foule pour crier notre rage contre ce système, c’est nos forces réunies contre le capitalisme et ses hommes de main, c’est notre initiative collective contre la répression et la coercition, c’est notre éthique révolutionnaire, libertaire, égalitaire, fraternelle, contre l’ordre moral réactionnaire, esclavagiste, méprisant, hiérarchique…

Seraient-ils munis de bonne volonté et de grands projets, les politiciens ne seraient pas capable d’apporter du mieux dans notre quotidien, ou si peu que cela ne changerait rien. Les trente-cinq heures, par exemple, illustrent bien cette illusion démocratique. Tout cela, parce que le capitalisme ne se satisfait pas de l’égalité, de la liberté… il lui faut des esclaves pour faire tourner chaque rouage de sa machine infernale, des robots pour graisser les systèmes imparfaits, des exploités pour tirer des bénéfices, surproduire des biens inutiles, consommer des produits qui n’apportent rien d’essentiel à notre vie…

Nous vivons dans un état de survie. Nous n’avons même pas le temps de nous consacrer à des activités créatives ou à profiter de chaque instant pour paresser, aimer notre famille… Notre vie est modelée en fonction des besoins du capitalisme et non en fonction de nos propres besoins. Nous passons près de trois quart de notre vie à user notre corps pour un patron qui nous saignerait jusqu’à la dernière goutte. Et nous mourons parce que, trop fatigués par les labeurs, notre souffle s’est épuisé…
Et cela, les politiciens n’y peuvent rien et n’y feront rien. On aura beau élire quelque messie aux promesses alléchantes, il contribuera à la perpétuation de notre esclavage. Aucun ne pourra nous délivrer de nos chaînes. Chacun de nous n’a que lui-même sur qui compter pour s’émanciper. Ainsi que les autres opprimés, solidaires.

Dans les urnes reposent déjà les cendres de la démocratie dictatoriale et du capitalisme. Avec le temps, la révolte s’embrasera, emportée par le souffle, les cris des exploités.

Ne choisissons pas nos « maîtres », exproprions-les !