vendredi 14 novembre 2008

Affaire sncf ou l'emballage médiatique

Le 11 Novembre au matin, une dizaine de personnes sont appréhendées au sujet des incidents survenus récemment sur les lignes SNCF et placées en garde à vue dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Les accusations de notre ministre de l'intérieur déclenchent aussitôt une fièvre spectaculaire médiatique où l'on peut lire et entendre tout et son contraire au hasard des éditions. Seul la culpabilité d'une « mouvance anarcho-autonome » fait l'unanimité. Encore une fois, les médiats se font l'écho du gouvernement, rejetant la présomption d'innocence alors que les personnes arrêtées sont encore en garde a vue.


A ce jour, aucune preuve matérielle ne vient étayer l'hypothèse policière, alors que les suspects étaient surveillés et filés depuis des mois jusqu'au soir même. Mais il faut des coupables et vite! Ces dix personnes peuvent voir leur garde à vue prolongée jusqu'à 96 heures, 4 jours, dans les conditions dont l'on se doute sous le feu roulant et continu des interrogatoires, nourris de quelques sandwichs, dormant peu, ne pouvant se laver. Le Gouvernement est dans son rôle, pointant ceux qui, par leurs écrits, leurs façons de vivre, offre un autre possible que la société marchande. Il a besoin d'un ennemi pour vivre. L'injustice, l'isolement et la peur sont ses outils pour s'en fabriquer. La Direction Centrale du Renseignement Intérieur, créée cet été, doit prouver sa pertinence et son budget en faisant du rentable et du chiffre. Il faut des boucs émissaires.


Les unes de nos journaux vont de supputations en procès d'intention avec l'assurance de la vérité, jouant une pièce pour la millième fois. Les irlandais de Vincennes ne sont pas loin pourtant... Le quatrième pouvoir ne lâche pas la bride. 10 jeunes gens désignés comme terroristes, subissent des lois d'exceptions sans une preuve, avant même une inculpation, parce que quelques trains ce sont arrêtés, comme cela arrive tout les jours avec des gamins tirant sur les sonnettes d'alarmes... Hier le GIGN sautait sur un bateau parce que des grévistes utilisaient leur outil de travail, des juges même étaient bousculés en défendant le leur... Aujourd'hui des manifestants croupissent en préventive pour avoir transportés des fumigènes et des clous tordus pour crever des pneus, des Maires même, des élus, des magistrats sont menacés s'ils n'appliquent pas le service minimum lors des grèves...


Nous ne savons pas, nous anarcho-syndicalistes, ce qu'est une « mouvance anarcho-autonome », terme facile et flou inventé par les policiers. Nous savons ce qu'est l'anarchisme ouvrier, nous savons ce qu'est l'autonomie prolétarienne. Nous nous souvenons qu'un secrétaire général de la CGT, un fondateur, a théorisé le sabotage comme outil de lutte lorsque la grève et la manifestation ne sont plus possibles. Il fait partit de l'héritage du mouvement ouvrier, comme nos mutuelles et nos syndicats. Ce sont des anarchistes qui les ont créés, afin d'être autonome devant les corporations et les dames patronnesses. Un saboteur est il un terroriste? Un train sans électricité vaut il un détournement d'avion, voir les guillotines de Robespierre? Il est vrai que les résistants de la SNCF étaient appelés terroristes. La terminologie est réservé au pouvoir. Quel que soit l'auteur de ces sabotages, quel que soit ses motifs, une loi d'exception est absurde. Nous voyons a quel point notre société policière peut facilement, avec ses fichages, ses dérogations, sa puissance reprendre notre maigre liberté et notre faible égalité.



Libération immédiate des personnes arrêtées

Abolition des lois sécuritaires LSI, LSQ et Perben




1 commentaire:

Anonyme a dit…

In Dubio pro ruero !
Le pays de l' Identité Nationale devrait se souvenir de ce fondement de la civilisation.